Histoire de Forges-les-Bains

Découvrez l"histoire de Forges-les-Bains, village anciennement renommé pour ses eaux.

“Forges”, du latin « fabrica », désignait des installations postérieures aux Romains. Fabrica est un dérivé du latin faber signifiant ouvrier travaillant le fer, d’où forges. Le droit d’accoler le nom “les Bains” a été accordé par Napoléon III en 1861.

Son historique

Suivant le cours du “petit Muce” (ou Musse), le village s’allonge de part et d’autre de son église juchée sur un monticule.
Les Forgeois se répartissent entre le bourg et ses hameaux : Ardillières, Bajolet, l’Alouetterie, Bois d’Ardeau, Chardonnet, Malassis et le Parc.

Les premières traces de peuplement à Forges remontent de façon sûre à l’époque gallo-romaine. On découvrit lors des travaux de l’autoroute, en 1966, un vase contenant des pièces des deuxième et troisième siècles près d’un habitat gallo-romain (exposé à la mairie de Saint-Chéron).  A également été trouvée, une sorte de “baignoire”, sous forme de petite piscine ou d’installation de bains, souvent présente dans les villas gallo-romaines luxueuses. Forges, située entre la région habitée par les Carnutes et les Stampiens (Étampes), est peuplée par les Forgeois, qui sont des Parisii.

Forges-les-Bains, ou Forgiae dans les titres anciens (les “cabanes”, “maisonnettes” ou “loges”), fut longtemps une ville renommée pour ses eaux. C’est la commune la plus grande et la plus boisée de la Communauté de Communes du Pays de Limours. Elle dispose de 660 ha de terres agricoles et de belles promenades sur 497 ha de bois.

Le Comte de Tolstoy, cousin de l’écrivain du même nom, a fréquenté l’établissement thermal de Forges les Bains. Léon Tolstoï serait aussi venu avec son frère prendre les eaux à Forges.

Forges, du IXème à 1944

  • Aux IXème et au Xème siècles, Forges subit comme toute la région, les invasions normandes.
    La famine et l’épidémie d’ergot de seigle décime la population. Aux XIème et XIIème siècles, un des premiers seigneurs de Forges, Tévin, devient un proche du roi Louis VI “le gros” et fait don de l’église de Forges à l’abbaye de Longpont appartenant à l’ordre de Cluny.
  • En 1140, Forges devient le lieu d’une importante foire, le jour de l’Assomption.
    Le XIVe siècle accable Forges. Les Anglais envahissent la région, puis la peste noire décime la population en deux occasions.
  • Au XVème siècle, la dépopulation est importante, mais un certain calme revient. Les activités agricoles se redéveloppent.
  • Les XVIème et XVIIème siècles ont accueillis à maintes reprises les visites royales de François Ier pour chasser et de Louis XIII pour son médecin, le Seigneur de Vaugrigneuse. Sachez également que les eaux de Forges soignaient notamment la scrofule, mais aussi les rhumatismes chroniques et l’excitabilité nerveuse. La première guérison liée aux eaux de Forges date de 1809 mais sa véritable renommée arrive aux environs de 1824-1825.
  • Au XVIIIème siècle la région devient un lieu de villégiature et de promenade. Les voies de communication se développent. L’époque révolutionnaire semble marquée par des troubles limités à Forges.
  • Au début du XIXème siècle, Forges compte 750 habitants environ. La famille de Saint-Vincent achète le château de Forges en 1819. Forges échappe à l’épidémie de choléra de 1832.
  • Dans la deuxième partie du XIXème siècle, la physionomie de la commune change : une nouvelle mairie, de nouvelles routes et trois lavoirs sont construits au bourg et dans les hameaux. Le train arrive aussi à proximité, à Limours. La commune de Forges accueille encore plus de visiteurs venus “prendre les eaux”.
    Forges subit ensuite une occupation militaire, celle des troupes prussiennes des forces coalisées qui pillent la commune lors de la guerre de 1870.
  • L’établissement thermal ferme ses portes aux curistes à la fin du XIXème siècle. La guerre de 1914-1918 emporte 41 Forgeois, sur une population d’environ 1000 personnes, mais n’a affecté aucun des bâtiments du village.
  • Durant la Seconde Guerre mondiale, lors de l’exode, la population de Forges quitte en masse le village. L’armée allemande occupe le château de Pivot et la mairie actuelle. Le château de Forges est transformé en atelier de réparation de véhicules.
  • En 1943 et en 1944, la résistance s’organise : elle est rattachée au réseau Vengeance de Dourdan. Le village est libéré par les Forces américaines installées à proximité et par la 2ème division blindée du Général Leclerc le 23 août 1944.

 

Le Thermalisme à Forges les Bains, de 1830 à 1900

Une Forgeoise, Annie Jacquet, a réalisé une étude sur le thermalisme à Forges les Bains.

Nous vous proposons d’en lire les détails en cliquant sur chacun des chapitres de son minutieux travail :

Un peu d’histoire … avec bien entendu un historique du thermalisme dans la région, et une explication de la reconnaissance des Eaux de Forges.
Des établissements de bains ont existé à Forges les Bains : les “thermes” Fromant, deux autres établissements, ainsi que l’hôpital des enfants.
– Toute une explication sur les soins est également faite en listant les vertues des eaux, en détaillant les soins hydrothérapiques et les maladies de l’époque.

La “Maison des Eaux” et son immense bassin carrelé attestent que les eaux de Forges eurent leurs heures de gloire. Mais c’est en 1822 que l’on commence vraiment à parler des vertus curatives des eaux. Le Larousse médical indique qu’elles conviennent pour “excitation nerveuse, rhumatisme chronique, maladie de peau avec sensibilité extrême”.

En 1858, l’hôpital des Enfants Malades y crée une succursale afin de soigner les enfants scrofuleux (elle deviendra orphelinat sera gérée par la DDASS).

Le 4 mai 1861, la Commune devient Forges les Bains !

Un service de diligences se met en place entre Forges les Bains et Paris.
De 1906 à 1939, la Société Fermière des Eaux de Forges exploite l’activité thermale. Une brève période de mise en bouteille verra même le jour en 1909 … Forges donnera aussi dans la limonade !