Reconnaissance des Eaux de Forges

Forges devient Forges-les-Bains

Dès 1840, le docteur Piton adresse au préfet de Seine et Oise, un rapport sur les eaux de Forges.
Le préfet charge le docteur Noble, médecin chef de l’hôpital civil de Versailles de constater l’état de 3 malades de son établissement traité à Forges. Une amélioration rapide est constatée. Même résultat pour une jeune fille de 15 ans envoyée chez Mr. Froment.
Le Dr Noble visite l’établissement Froment en juin 1840 et vérifie l’état de 20 malades porteurs de lésions scrofuleuses graves.

Le ministère de l’Intérieur saisit l’Académie royale de médecine de la question des eaux de Forges. Le Dr Pâtissier est chargée de faire un rapport sur l’action des eaux de Forges. Suite à ce rapport, Mr Froment est invité à présenter devant l’académie royale, 18 malades : 11 filles et 7 garçons âgés de 2,5 ans à 22 ans, qu’il avait soignés. Sur ces 18 cas traités uniquement par les eaux de Forges, 6 furent reconnus entièrement guéris des symptômes apparents de la maladie ; 6 autres ont éprouvé une nette amélioration de leur état pathologique, 3 ont vu leur affection guérir dans un premier temps puis récidiver. Chez les 3 derniers, l’effet des bains a été nul et l’évolution de la maladie a entraîné la mort.

Néanmoins, le Dr Pâtissier, bien que reconnaissant les résultats obtenus, reste circonspect.
Il pense que ceux-ci sont dus aux concours de l’air pur, des bains, une bonne alimentation et des exercices physiques. Il recommande d’attendre de nouvelles expérimentations avant de se prononcer sur les propriétés des eaux de Forges. Il suggère au conseil général des hôpitaux de Paris, d’envoyer aux frais de l’administration dans les deux établissements de bains, des scrofuleux dont l’état pathologique serait constaté avant la cure par des médecins compétents, qui jugeraient les résultats obtenus à la fin du traitement. En juin 1842, 6 scrofuleux sont envoyés chez Mr Froment. Mais l’un d’eux ayant succombé à la variole, les résultats sont jugés négatifs.

Les démarches sont poursuivis par les propriétaires des bains, les médecins et le maire de Forges.
En 1852, des enfants de l’Hôpital des Enfants Malades sont envoyés à Forges ; 1 enfant meurt, 5 autres sont guéris ou en bonne voie. Des médecins connus inspectent l’établissement des bains et constatent l’amélioration des malades, mais ils restent prudents quant au rôle réels des eaux. La société de médecine conclut à la nécessité d’une nouvelle expérimentation sur une plus grande échelle.

En 1853, d’autres enfants choisis parmi les plus malades de l’hôpital de la rue de Sèvres sont envoyés à Forges.
On s ‘abstient de tout traitement hormis des bains et des douches. Tous furent guéris.
Une commission d’examen donne un avis favorable à la suite duquel l’administration parisienne loue l’établissement VULVITE pour soigner des enfants. L’Assistance Publique crée donc un service pour 46 enfants : 30 filles et 16 garçons. Le test étant positif, l’empereur signe à la demande de l’Assistance Publique un décret autorisant la construction d’un hôpital de 112 lits qui ouvre en 1859. C’est déjà une reconnaissance des vertus curatives des eaux. Cependant, l’académie de médecine ne donne toujours pas son accord de classement. De nombreuses analyses sont réalisées pour les différentes sources.

Ce classement des eaux comme eaux minérales naturelles est extrêmement important pour l’extension des établissements de bains, mais également de la commune dont le développement en dépend.
Le maire, Mr Trépagne intervient auprès des autorités et demande en 1860, que la commune soit dénommée Forges les Bains ; l’empereur accorde sont autorisation en 1861.

Devant les sollicitations multiples du maire, du préfet, du sous-préfet, des médecins de Forges, le ministre de l’intérieur arrête le 30 juillet 1862 que l’exploitation pour usage médical des eaux de Forges est autorisée et dresse un arrêté d’utilité publique.

Le 31 juillet 1862, l’Académie impériale s’incline suite au rapport établi par le Dr Tardieu, et reconnaît le caractère non pas minéral mais médicinal des eaux de Forges.