Le bassin des Thermes

Un espace remarquable à préserver

LIEU EMBLÉMATIQUE DE LA COMMUNE, LE PARC DES THERMES POSSÈDE UN CADRE NATUREL EXCEPTIONNEL, TRÈS APPRÉCIÉ PAR LES FORGEOIS. CE SITE OFFRE UNE GRANDE DIVERSITÉ DE MILIEUX PAR LA PRÉSENCE DU PLAN D’EAU ET DE BOISEMENTS ANCIENS. CETTE RICHESSE EN HABITATS NATURELS FAVORISE UNE BIODIVERSITÉ IMPORTANTE, AVEC DE NOMBREUSES ESPÈCES VÉGÉTALES ET ANIMALES.

Aujourd’hui, l’érosion de ses berges et l’accumulation des feuilles en zone Est, provoquant des odeurs désagréables en été sont les deux problèmes identifiés.
Suite à une invitation auprès des riverains, une première réunion de travail a eu lieu sur site avec des Forgeois, des élus et des membres de la commission environnement.

La commune, soucieuse de préserver et de mettre en valeur ce patrimoine naturel, a donc lancé une étude, réalisée par Suzanne, stagiaire à la mairie et en partenariat avec le Parc Naturel Régional de la Haute Vallée de Chevreuse et le Syndicat de l’Orge.

Le bassin du parc des Thermes a été créé en 1838, à l’époque des cures thermales. Le fond de la pièce d’eau avait été carrelé sur la totalité. Les patients venaient s’immerger dans ses eaux, renommées pour ses vertus médicales. « Le 31 juillet 1862, l’Académie impériale s’incline suite au rapport établi par le Dr Tardieu, et reconnaît le caractère non pas minéral mais médicinal des eaux de Forges.»

Entre 1970 et 1996, le parc semble laissé à l’abandon et la nature reprend ses droits. C’est en 1996 que l’Office National des Forêts fait un rapport d’état des lieux pour un projet de remise en état. Les travaux ne seront réalisés qu’en 2001 avec le nettoyage et le curetage du bassin. A cette époque, le rapport indique qu’il est extrait environ 3000 m3 de sédiments. C’est également à cette époque que seront créés les aménagements pour le public avec des chemins piétons et l’abattage d’arbres malades.

Le PNR a réalisé une note de conseil en 2016 concernant l’aménagement du parc des Thermes. Il conseillait notamment de diversifier les habitats naturels par l’aménagement d’une zone humide en queue d’étang et la création d‘une mare dans une zone présentant de la végétation aquatique ainsi que la renaturation du Petit Muce. Une petite mare a donc été réalisée, en amont du plan d’eau. Cela permet de diversifier les habitats au parc car le bassin reste une zone artificialisée et entretenue.

Le bassin est alimenté par les eaux de la nappe des Sables de Fontainebleau. Il y a une résurgence (réapparition à l’air libre, sous forme de grosse source) de l’eau absorbée par des cavités souterraines. Cette source arrive dans un réservoir qui se vide dans le bassin lorsque suffisamment plein. Celui-ci est aussi alimenté par les eaux pluviales (urbaines).

Rencontre avec Suzanne

Suzanne, étudiante à l’Université Paris Saclay et stagiaire à la mairie de Forges-les-Bains, nous explique les enjeux de la restauration écologique du bassin du parc des Thermes.

QUEL EST VOTRE PARCOURS ?

J’ai repris mes études l’année dernière en Master 1 à l’Université Paris Saclay après avoir travaillé pendant 11 ans en bureau d’études, plus précisément sur la partie « site et sol pollués », c’est-à-dire tout ce qui concerne la pollution des sols, les eaux souterraines, les gaz du sol… ce qui est lié à la pollution chimique du milieu souterrain. Je suis aujourd’hui en Master 2, dans le domaine biodiversité, écologie, évolution et dans le parcours ingénierie écologique. On étudie le fonctionnement des écosystèmes (milieux aquatiques, écologie des sols,..), la gestion des milieux naturels et anthropisés, l’écologie de la restauration, ainsi que les outils permettant de réaliser des études à différentes échelles géographiques.

QUELS SONT LES ENJEUX DE VOTRE STAGE À LA MAIRIE ?

Dans le cadre de mon Master, je dois réaliser un stage de six mois de fin d’études que j’ai décidé d’effectuer à Forges-les-Bains. Mon sujet de stage est la restauration
écologique du bassin des thermes.
Aujourd’hui, deux problèmes sont identifiés au niveau du bassin :
– l’accumulation des feuilles en berge dont la décomposition de ses feuilles engendre des odeurs qui sont gênantes pour ses riverains.
– l’érosion des berges sud et ouest qui s’érodent au fur et à mesure.

L’idée de mon stage c’est de réaliser un « état des lieux » au niveau du bassin : qu’est-ce qu’il apporte ? qu’est ce qui est présent ou pas ? d’observer les différents
habitats présents, sachant que, par exemple, l’érosion des berges créée des micro-habitats avec les racines immergées. Puis au niveau plus global du bassin, je vais réaliser un suivi sur la période de mon stage par des mesures de paramètres physico-chimiques ainsi que des inventaires flore, avifaune, amphibiens et odonates.

COMMENT ALLEZ-VOUS PROCÉDER ?

Nous allons réaliser des mesures physicochimiques dans le bassin pour comprendre un peu plus son fonctionnement global, quel est son état actuel et ce qu’il sera intéressant de mettre en œuvre ! Le projet est de pouvoir proposer des solutions de génie écologique qui bénéficieront à la biodiversité en plus de répondre aux problématiques, plutôt que du génie civil.
Tous les inventaires que je réalise se basent sur des protocoles scientifiques rigoureux ce qui permettra de réaliser les mêmes protocoles dans deux ans par exemple afin d‘évaluer l’impact des mesures appliquées.