Atsem, ce métier qu’elles aiment

La journée internationale des droits des femmes est l’occasion de mettre en avant un personnage emblématique dans les écoles et plus particulièrement dans les classes de maternelle : les ATSEM. Ces femmes - car ces emplois sont occupés à 99,7 % de femmes en France et 100 % à Forges-les-Bains - ont un rôle primordial dans l’accompagnement pédagogique des élèves.

Les Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles (ATSEM) sont des fonctionnaires territoriaux, recrutés par la mairie et faisant partie du personnel de la commune. Ils sont chargés d’apporter une assistance éducative et technique aux enseignants des écoles maternelles.

PETIT À PETIT, UN MÉTIER À PART ENTIÈRE

L’histoire de leur profession s’écrit au fil des décennies. Depuis plus d’un siècle, les missions des ATSEM se sont développées dans les écoles, auprès des élèves comme des enseignants.
Tout d’abord, rappelons que la profession est tout aussi ancienne que celle des enseignants d’école maternelle.
Toutes deux trouvent leurs racines au 19e siècle.

L’école maternelle est née sous la IIIe République (1870-1940) et dès ses débuts, aux côtés des enseignants, travaillait un personnel hors éducation nationale, chargé de veiller à l’hygiène des enfants et l’entretien des locaux.
A cette époque, ces femmes sont appelées « dames de service ».

En 1958, le statut d’Agent Spécialisé des Écoles Maternelles (ASEM) est enfin institué. Il s’agit d’une première étape importante car elle détermine leur rôle en tant que métier à part entière.
Elles peuvent alors, sans remplacer les  enseignants, s’occuper des enfants en dehors de leur présence.
On leur confie l’installation puis, petit à petit, l’animation d’activités manuelles puis d’ateliers de graphisme.

En 1992, le nom du métier évolue : il s’agit maintenant des Agents Territoriaux Spécialisés des Écoles Maternelles.
Elles sont désormais reconnues comme personnel éducatif de l’école maternelle et leurs missions s’étendent encore : elles sont « chargées de l’assistance au personnel enseignant pour la réception, l’animation et l’hygiène des très jeunes enfants ainsi que de la préparation et de la mise en état de propreté des locaux et du matériel servant directement à ces enfants » et  « participent à la communauté éducative.»

Article 1 du décret du 1er mars 2018.

DES ATSEM INDISPENSABLES AUX ÉCOLES

Les ATSEM participent au fonctionnement
quotidien des écoles maternelles et de l’accueil du
jeune enfant, conjointement avec l’enseignant.
@Mairie de Forges-les-Bains

UN RÔLE TRÈS POLYVALENT

@Mairie de Forges-les-Bains

L’ATSEM travaille en complémentarité avec l’enseignant auprès des enfants tout au long de la journée de classe. Elle
peut être amenée à accomplir un grand nombre de tâches : accueillir les enfants, les encadrer dans la classe, servir des
repas à la cantine, les surveiller pendant la sieste, les accompagner aux toilettes, les changer, préparer et animer les activités pédagogiques, aménager et entretenir les locaux avant et après la classe… Mais aussi, l’ATSEM écoute, console, câline et soigne les petits bobos.

Leur rôle a donc progressivement évolué, de celui de « dame de service » à accompagnateurs éducatifs. Leurs
missions auprès des enseignants sont très variables en fonction des établissements. Si dans certaines écoles, les ATSEM sont chargés d’animer des ateliers et de mettre en place des temps d’activités périscolaires (TAP), dans une véritable dynamique de partenariat avec l’enseignant et de mission éducative… dans d’autres, elles sont encore principalement chargées des soins aux enfants et à l’entretien des locaux.

Les ATSEM montrent aujourd’hui leur besoin d’une plus grande reconnaissance et font état de nombreuses  revendications. Une charte nationale des ATSEM est en préparation afin d’harmoniser les pratiques sur tout le territoire. Préparée par l’Association des Maires de France (AMF), elle entre dans le cadre de la réforme statutaire des ATSEM.

@Mairie de Forges-les-Bains

REPORTAGE

La profession des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM) a beaucoup évolué en quelques années.
Leur rôle bien qu’essentiel au bon fonctionnement des écoles et auprès des enfants reste encore peu connu ou reconnu.

Pour mieux connaître leur travail passionnant et parfois difficile, Forges-les-Bains a choisi de donner la parole à
celles qui en parlent le mieux.

A l’école Jean de la Fontaine, six classes de maternelle se répartissent quatre ATSEMS : Marie, Maria, Rima et Catherine.
Passionnées par leur métier, elles sont le repère, le lien avec vos enfants, de leur arrivée le matin jusqu’au départ le soir.

Rencontre avec Catherine, Marie, Rima et Maria, ATSEM à Forges-les-Bains

Comment sont répartis les ATSEMS au sein des six classes ?
  • Marie – Je suis avec les deux classes de grande section. Le lundi et mardi matin avec la première classe et
    l’après-midi avec la seconde. Le jeudi et vendredi, on alterne.
  • Rima – Je travaille avec deux classes également. Une classe de petite et moyenne section le matin et une
    autre classe de moyenne section, l’après-midi.
  • Maria – Je suis dans une classe de petite section, toute la journée et ce depuis plusieurs années.
    Catherine J’ai toujours travaillé avec les plus grands mais depuis trois ans, je m’occupe des petites sections. J’ai souhaité changer afin d’accompagner les plus petits dans leur apprentissage.
    Ce qui me plait c’est de voir leur évolution et c’est particulièrement marquant avec cette tranche d’âge.
    En janvier, on voit déjà des progrès et en juin, ils sont prêts à devenir des grands !
Quel est votre parcours professionnel ?
  • Marie – J’ai travaillé dans un hôpital en tant qu’aide-soignante, puis j’ai fait huit ans d’animations. J’ai ensuite décidé de devenir ATSEM, c’était quelque chose que j’avais déjà prévu depuis longtemps. Une opportunité s’est présentée à moi et je n’ai pas hésité !
  • Rima – J’ai commencé à travailler à Forges les Bains il y a cinq ans, au service restauration à l’école maternelle.
    Il y a trois ans, suite à un départ en retraite, un poste d’ATSEM s’est libéré. J’ai postulé et j’ai eu mon CAP petite enfance que j’ai passé en candidat libre. Je suis donc ATSEM ici depuis trois ans maintenant.
  • Maria – Je suis ATSEM depuis onze ans. Cela fait trente ans que je travaille dans la petite enfance.
    J’ai gardé des enfants chez des particuliers, j’ai été assistante maternelle puis j’ai travaillé en restauration.
    Je me suis ensuite rendue compte que malgré mon expérience auprès des enfants, il me manquait un
    diplôme reconnu pour faire ce métier qui me donnait tant envie. J’ai donc passé mon diplôme de la petite enfance, j’ai ensuite travaillé en crèche, en centre de loisirs maternel puis je suis devenue ATSEM ici. J’ai passé le concours, très difficile. Il y a beaucoup de candidats et peu de postes…
    Catherine – Je suis ATSEM ici depuis 18 ans. J’ai d’abord travaillé en tant qu’animatrice et agent  d’entretien à Forges. Désormais je suis la doyenne ! J’ai passé le concours d’ATSEM il y a 18 ans.
Pour quelles raisons avez-vous choisi ce métier ?
  • Rima – Le lien avec les enfants. J’adore travailler avec eux, c’est tellement intéressant et enrichissant ! C’est pour ça que je suis là. Les journées sont intenses et rythmées, je ne vois pas le temps passer.
  • Maria – De toutes mes expériences professionnelles, c’est ici que je suis la plus épanouie. J’ai toujours
    travaillé avec des plus petits et il est arrivé un moment où je me suis dit que ce n’était plus pour moi. Je m’ennuyais presque… alors j’ai décidé de changer mais toujours auprès des enfants. C’est lorsque j’ai travaillé en centre de loisirs maternelle que je me suis rendu compte que je m’épanouissais davantage avec les enfants de cette tranche d’âge.
    Les enfants sont vrais, ils s’expriment, ils sont pertinents et affectueux !
    Aujourd’hui, je suis toute la journée avec les petites sections. Physiquement c’est plus dur.
    Il faut respecter le rythme de l’enfant et l’accompagner dans cette transition surtout en début d’année.
Comment sont préparées les activités proposées aux enfants ?
  • Marie – C’est la maîtresse qui propose et met en place les activités en fonction du programme en cours. On s’organise ensemble auparavant pour déterminer l’organisation et les tâches de chacune. Elle présente et dirige le projet, moi j’assiste et j’aide les enfants à les mettre en œuvre. On se connaît bien avec la maîtresse
    maintenant. On sait comment chacune fonctionne, tout se met en place facilement.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le secteur éducatif de la petite enfance ?
  • Catherine – Les accompagner toute la journée, tout au long de l’année, les voir grandir et s’épanouir au fil des mois. En fin d’année, je regarde mes petits, je les vois mettre leur manteau, leurs chaussures et je me dis « ça y est, ils sont grands, j’ai fait mon job ! ». Ils sont prêts pour la moyenne section !
  • Maria – Les apprentissages scolaires. Quand on commence un atelier et qu’un enfant ne veut pas participer, on ne le force jamais. On le laisse observer, prendre confiance et venir de lui-même essayer. Lorsqu’il vient par lui-même, c’est une belle victoire. On a réussi à lui donner envie ! C’est valorisant de les voir évoluer et on est fier d’y avoir participé.
    C’est un très beau métier.
    Nous ne parlons pas beaucoup de nous mais nous savons que nous sommes importantes pour les  enfants. Tous les petits mots sur le mur du bureau nous le prouve ! Il y a même des enfants qui reviennent nous voir plusieurs années plus tard. Cette reconnaissance est très satisfaisante.