AGRICULTEURS : UNE PASSION CONTRÔLÉE

En bio ou en conventionnel, en mode familial, en GAEC (Groupement Agricole d'Exploitation en Commun), en petites ou en grandes exploitations... Les entreprises agricoles de notre territoire façonnent les paysages de notre quotidien.

A Forges-les-Bains, vous pouvez être amenés à croiser les agriculteurs sur leur tracteur lorsqu’ils interviennent dans leurs champs, pour préparer le sol, semer, récolter, ou réaliser toutes les activités nécessaires aux cultures.
Pour en savoir plus sur leurs conditions de travail et sur les mesures environnementales et réglementaires auxquelles
ils sont soumis, nous avons rencontré un des plus anciens agriculteurs de la commune, Monsieur Vandoorn.

Le métier d’agriculteur a beaucoup évolué ces dernières années : de moins en moins nombreux, avec une moyenne d’âge d’environ
50 ans, les agriculteurs doivent respecter de nouvelles contraintes environnementales et
écologiques.
Pour y parvenir, ils doivent adapter leur mode de travail et leur matériel : ils sont obligés d’investir dans des équipements de plus en plus chers et de plus en plus techniques.

« Il y a encore 60-70 ans, nous étions 80 à 100 agriculteurs à Forges. Aujourd’hui nous ne sommes plus que cinq. »

 

UN MÉTIER SOUMIS À DE NOMBREUSES
RÉGLEMENTATIONS
Au quotidien, en exerçant leur métier, les exploitants doivent respecter différentes réglementations, qu’ils soient agriculteurs, éleveurs, viticulteurs, maraichers, …
Quelle que soit sa spécialité, l’agriculteur doit avant tout tenir compte de sa contrainte numéro un : la météo, et obéir au rythme des saisons pour travailler.
C’est ainsi que l’activité agricole se déroule tout au long de l’année, mais aussi tôt le matin ou tard le soir, toute la semaine et souvent le week-end. La météo n’a malheureusement pas de
montre…

Les autres réglementations proviennent de différents niveaux, local (PNR ou autre organisme dédié), départemental ou régional, national mais aussi européennes (Bruxelles) et concernent plusieurs domaines :
• Les produits phytosanitaires (stockage, pulvérisation, contrôle du matériel, enregistrements, distance vis-à-vis des points
d’eau,…)
• Les méthodes et techniques d’épandage de produits fertilisants (prévision de la dose d’azote, enregistrements des quantités, des dates, respect des périodes d’interdiction d’épandage, …)
• La conditionnalité des aides PAC* (surfaces cultivées, broyage des jachères, couverture des sols, surface en intérêt écologique, …)
• Les périmètres de captage avec des réglementations qui peuvent être spécifiques (interdiction d’épandage, …)
• L’élevage (mise aux normes des bâtiments, stockage des effluents, identification des animaux, respect des quotas : tant d’UGB (Unité
Gros Bétail par hectare…).

*Qu’est-ce que la politique agricole commune (PAC) ?
La Politique Agricole Commune (PAC) est une politique mise en œuvre par l’Union européenne dans le but de développer
et soutenir les agricultures des États membres.
Son fonctionnement et ses missions ont évolué depuis sa création en 1962.

Certains agriculteurs, dont Monsieur Vandoorn, qui cultive principalement des céréales (blé, orge, maïs, colza) et de l’herbe (prairie naturelle), ont adhéré au MAEC (Mesures Agro Environnementales et Climatiques).
Il s’agit de mesures permettant d’accompagner les exploitations agricoles qui s’engagent dans le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale ou dans le maintien de telles pratiques lorsqu’elles sont menacées de disparition.
C’est un engagement de 5 ans très encadré et soumis à des contrôles permanents.

Le PNR (Parc National Régional) de la Haute Vallée de Chevreuse peut gérer les dossiers avec les agriculteurs du territoire.
En parallèle, les agriculteurs qui utilisent des produits phytosanitaires doivent être certifiés « CERTIPHYTO ».
Ce certificat, renouvelable tous les cinq ans, concerne les salariés des exploitations agricoles ou d’entreprises de travaux agricoles, qui sont amenés à manipuler des produits phytosanitaires. Il permet d’utiliser les produits, selon les consignes données.

« Tous les produits phytosanitaires que nous utilisons sont contrôlés et déclarés. Nous tenons un cahier de plaines avec toutes les interventions réalisées (traitements phytosanitaires, récoltes, travaux etc.). Avant chaque traitement, nous devons passer par un conseil. Tout achat de produit doit être soumis à un technicien agréé, certifié « CERTI PHYTO Distributeur. »

Pour toutes ces mesures, l’agriculteur doit suivre des formations afin de connaître les dernières réglementations en matière de respect de l’environnement et des normes sanitaires. En parallèle, le matériel utilisé est de plus en plus perfectionné (suivi par GPS des points de semence, d’épandage, de récolte, etc…) : il permet d’effectuer ces travaux avec une sécurisation optimale et d’appliquer les produits ou les techniques au plus près de la plante.
Mais ces outils ont un coût non négligeable pour les agriculteurs qui, comme Monsieur Vandoorn, n’hésitent pas à mutualiser les coûts avec d’autres exploitants du territoire.

Les contrôles réalisés en exploitations agricoles sont prévus en fonction des différentes lois, des règlements et des contraintes et à tous les niveaux : département, région, national, européen (Bruxelles).
Ces contrôles permettent de vérifier directement sur place que les conditions d’attribution des aides et que les dispositions réglementaires (notamment en matière d’environnement, de sécurité sanitaire et de travail) sont respectées.
Les contrôles réalisés sur place sont parfois liés à des contrôles bien plus en amont ou provenant de bien plus haut : photos satellites, drones…

Toutes ces obligations, règlementations et les coûts liés à la mise en place de toutes ces « nouvelles contraintes » expliquent parfois, pourquoi certains exploitants se mutualisent : la vision de l’agriculteur, métier familial que l’on connaissait il y a peu, tend à disparaitre au profit de grandes coopératives ou grosses exploitations.
Aussi, respectons le travail de nos agriculteurs en commençant par une bonne compréhension de leur travail et des contraintes auxquelles ils sont confrontés…

À SAVOIR
Les travaux d’épandage peuvent gêner les habitants par les odeurs qu’ils dégagent. Mais ils sont indispensables pour
amender la terre, améliorer la structure du sol, apporter de la vie microbienne et des éléments nutritifs entièrement naturels
nécessaires au développement des végétaux !